Le stradivarius de Goebbels, Yoann Iacono

Livre envoyé par la maison d’édition « Slatakine & Cie »

Résumé :

En 1943, Joseh Goebbels, ministre de la propagande nazi, offre un Stradivarius à une jeune violoniste prodige japonaise, Nejiko Suwa, au nom de l’alliance entre le Japon et l’Allemagne. L’adolescente ne le sait pas mais l’instrument de musique a été pris à un musicien juif. Pendant des années, cette dernière va essayer tant bien que mal de jouer sur ce violon qu’elle n’arrive pas à maîtriser.

Mais ne dit-on pas que les instruments ont une âme ? Dans un mélange de récit biographique et de faits romancés, voici l’histoire incroyable de Nejiko Suwa et de son violon.

Mon avis :

« Le stradivarius de Goebbels », voici un titre qui m’a directement interpellé lors de sa présentation par la maison d’édition Slatkine & Cie que je remercie encore pour l’envoi de ce titre. L’auteur nous averti dès le début, il s’est inspiré de faits réels autour desquels il a brodé des éléments de fiction. Le tout donne une histoire fascinante du point de vue historique et également riche en anecdotes plus intéressantes les unes que les autres.

On suit l’évolution de Nejiko Suwa, une jeune prodige qui ne vit que pour sa passion de la musique, plus particulièrement du violon. Une adolescente totalement dans son monde et opaque à la politique actuelle. Lorsque l’opportunité se présente à elle de partir en Europe, poussée par son envie de progresser encore et toujours, elle accepte. C’est le début de cette folle histoire, qui va la mener à accepter en cadeau un Stradivarius des mains de Joseph Goebbels le 22 février 1943. De son point de vue, elle accepte le cadeau uniquement par amour de la musique, en faisant abstraction de l’origine de ce dernier. Elle ne voit là que le moyen de jouer sur un instrument exceptionnel. Une innocence qui fait un contraste saisissant avec l’époque et les nombreuses personnalités qui croisent sa route.

J’ai aimé suivre les traces de cette femme qui à son jeune âge ne se rendait pas compte de l’importance du symbole qu’elle représentait et des personnes qu’elle rencontrait. Puis on la voit grandir, ne pas réussir à jouer comme elle le souhaiterait sur ce violon. Mais les années passent, le lecteur suit les nombreux doutes que Nejiko commence à avoir vis-à-vis des origines du violon. On sent qu’elle se voile la face, par amour pour la musique, peut-être aussi pour garder son innocence de jeunesse et tenter d’oublier le contexte historique difficile dans lequel elle vit. Elle continue de persévérer à ne pas vouloir se mêler à la politique.

Dans cette histoire, le personnage de Felix Sitterlin est chargé de retrouver des instruments volés par les nazis pendant la guerre. Nous sommes désormais en 1945, la guerre est terminée. Commencent désormais les nombreuses enquêtes et procès dans différents pays. Un instrument de musique doit particulièrement être retrouvé, un certain Stradivarius confisqué à un juif qui n’était autre que celui du neveu de monsieur Braun, un ami personnel du général de Gaulle. Son enquête va évidemment croiser la route de Nejiko, une femme surprenante. Malgré quelques petits défauts comme l’écriture que j’ai trouvé parfois maladroite et désorganisée, j’ai passé un très bon moment de lecture. Un récit historique qui a demandé plusieurs années de recherches en France, au Japon, en Allemagne mais également aux États-Unis, pour suivre la trace de cette violoniste. Une belle manière d’en apprendre plus sur ces années chargées d’histoire au travers d’une personnalité que j’ignorais.

« On dit que les violons ont une âme. Les luthiers parlent toujours à voix basse de cette pièce d’épicéa placée à l’intérieur de la caisse de résonance et située à quelques millimètres du pied droit du chevalet. Le placement de l’âme à l’intérieur de l’instrument se fait quand il est terminé, avec une pointe aux âmes. »

« Elle a vingt-trois ans, lui trente-huit. Les mots de son amie résonnent encore en elle. Et si tous ces sous-entendus étaient vrais ? Knappertsbusch lui-même avait insisté pour qu’aucun musicien n’accepte de don d’instruments du régime. Il y a aussi toutes les messes basses de ses camarades de l’orchestre. Et, à présent, son amie Michèle Auclair… Un malaise s’empare d’elle. Elle avait de grands rêves en venant à Paris et tout est en train de mal tourner depuis ce cadeau de Goebbels. La désolation l’envahit. »

Les plus :

-Côté historique intéressant

-Une histoire peu connue et fascinante

-Un récit sur l’amour de la musique

Les moins :

-L’écriture un peu maladroite

-Le déroulement du récit qui aurait pu être plus lisible

Ma note : 7/10

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