
Résumé :
Léonard n’est pas un adolescent comme les autres. Le triso, le débile sont des insultes qu’il a l’habitude d’entendre. Alors il s’y fait.
Difficilement. Il a conscience de sa différence et que son cerveau a des trous. Dans son quotidien compliqué, il y a heureusement quelques lueurs d’espoirs. Sa mère, Mona, son chat Arsène, mais aussi Sacha, l’ébéniste du village. Mais surtout il y a Glen Affric, là où est son grand frère Jorge. Il rêve de le rejoindre et il sait qu’il y ira. Parce qu’on ne peut pas mourir sans avoir vu Glen Affric.
Mon avis :
Il y a eu Marianne de « Meurtre pour rédemption ». Puis Tama de « Toutes blessent la dernière tue ». Désormais Léonard fera aussi parti de ces personnages que Karine Giebel a l’art de créer. Ne soyez pas effrayés par le nombre impressionnant de pages de « Glen Affric ». Ici l’autrice vous prend par la main et vous raconte une tranche de vie, mais pas n’importe laquelle. L’histoire de Léonard, un adolescent différent qui a du mal à trouver sa place dans ce monde. Il faut dire aussi que dans son petit village, il est la bête de foire. Le débile. Le triso. Celui qui oublie tout et qui a du mal à faire des tournures de phrases correctes. Heureusement il peut compter sur quelques personnes pour l’aider. Surtout Jorge, son grand frère qu’il imagine comme un super héro. Chaque jour il regarde la carte postale qu’il a envoyé depuis Glen Affric en Écosse avec le rêve de le rejoindre là-bas. Car on ne peut pas mourir sans avoir vu Glen Affric. Mais comme à son habitude, Karine Giebel n’est pas tendre avec ses personnages et livre ici un récit révoltant autour de l’injustice.
Un sentiment d’impuissance emporte le lecteur au fil des pages et des nouveaux personnages qui gravitent autour de Léonard. Une tranche de vie bouleversante qui vous prend aux tripes du début à la fin. Une lecture incroyable, un énorme coup de cœur qui prouve encore le talent de l’autrice. J’ai eu les larmes aux yeux plus d’une fois avec la boule au ventre en assistant impuissante aux malheurs de Léonard. Vous en dire plus serait vous gâcher les nombreux rebondissements qui rythment ce livre. Et comment vous décrire ce tourbillon d’émotions qui vous submerge plus vous avancez dans la lecture ? Encore une fois j’ai pris une claque, le genre de livre que vous n’oublierez pas. Si vous avez aimé « Glen Affric », je vous recommande fortement « Des fleurs pour Algernon », une belle leçon de vie également. Mais bon, C’est con la vie. Attention cependant, certains passages sont assez difficiles et sont déconseillés pour les personnes très sensibles. Mais si vous vous sentez prêts, vous lirez ce qui à mes yeux est l’un des meilleurs livres de 2021.
« Et après… Les moqueries il en a l’habitude. Parce qu’il n’est pas comme les autres. Mona a beau affirmer qu’il est mieux que les autres, Léonard a du mal à la croire. Ses camarades de classes disent qu’il lui manque des cases, qu’il n’est pas fini. Ils disent la vérité, aucun doute. Un jour, il a entendu un docteur confier à Mona que son fils souffrait de retard mental. Et même s’il regarde pendant des heures la pendule de la cuisine, il n’arrive pas à rattraper ce foutu retard. »
« Il devrait se dire que demain, tout sera fini. Qu’ils recevront les résultats du labo et le libéreront sans délai. Mais son instinct lui souffle le contraire. Sans relâche, il lui chuchote des horreurs. Il y a seize ans aussi, tu étais innocent. Pourtant tu as été jugé coupable. Déshonoré, condamné, enfermé. Tu vas passer le reste de ta vie dans une cellule qui ressemblera à celle-ci. Tu as les pieds au bord du gouffre. Dans quelques heures, tu basculeras dans le vide et, cette fois, tu ne reviendras pas. Tu croyais que c’était derrière toi, tu croyais avoir enduré le pire. Mais le pire est à venir. Ta vie est finie. »
« Il était un innocent. Aujourd’hui, capable de tout. Ce sentiment d’injustice si cruel, qui l’a fait hurler tant de fois, pleurer encore plus souvent, l’a finalement transformé en machine de guerre. Envie de tuer, envie de broyer à son tour. Seize ans qu’ils l’ont enfermé. Pour des crimes qu’il n’a pas commis. »
Ma note : 10/10
Tu me tentes avec ton avis ! j’avoue que j’ai fait l’impasse sur Karine Giebel jusqu’à présent, j’avais cru comprendre que c’était très gore (ce qui n’est pas ma tasse de thé, j’aime le polar sombre mais jusqu’à une certaine limite…). Tu me conseillerais de commencer par lequel ?
Rebecca
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Coucou, effectivement certains sont gores. Après avec elle les meilleurs sont surtout durs à lire psychologiquement. Pour commencer « en douceur » Juste une ombre est parfait. Et après tu as 2 chefs d’œuvres : Meurtres pour rédemption et Toutes blessent la dernière tue. Un peu dans la même veine que Glen Affric d’ailleurs 🙂
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Merci pour ta réponse et pour tes suggestions 🙂
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