
Résumé :
C’est l’histoire d’une femme qui a tout pour être heureuse. Après quinze ans de mariage, elle est toujours en couple avec son mari, ils ont deux enfants, la belle maison (la plus jolie du quartier). En bref, le cliché parfait. Mais il y a un hic.
Cette femme doute et se remet en question constamment. Surtout vis-à-vis de l’amour que lui porte son mari. Alors elle note scrupuleusement dans un carnet les moindres détails qui pourraient sembler sans importance, les petites fautes que son mari commet et choisit des punitions adéquates. Plongez dans une folle semaine au côté de cette femme que vous n’êtes pas prêts d’oublier.
Mon avis :
Avec cette première publication, Maud Ventura fait une entrée fracassante en pleine rentrée littéraire. Dès les premières phrases le style est posé et transporte le lecteur dans les pensées de cette femme. Oui je dis cette femme car tout le long de la lecture nous ne saurons pas son prénom, tout comme celui de son mari. Elle est la femme de son mari, nous n’en saurons pas plus. Une femme qui aime son mari et qui a le sentiment de calquer sa vie sur ses envies. Tout est calculé, minuté, rythmé dans sa vie qui paraît au premier abord plutôt monotone. Les jours ont chacun une couleur pour elle. Par exemple, le lundi est associé au bleu, une couleur que la femme apprécie particulièrement, à l’inverse du mercredi qui est associé au orange, une couleur qui prend sens au fil de la lecture. Des couleurs qui donnent le ton, une harmonie et un rythme aux jours de la semaine. Alors nous l’accompagnons au fil des jours, à travers ses actes et ses pensées. On pourrait penser que dans son rôle de femme parfaite, l’amour pour ses enfants est indiscutable. Il n’en est rien. Elle regrette de devoir partager son mari avec ces derniers. Les chapitres défilent et révèlent une femme surprenante, tourmentée et complexe. Une femme qui en plus d’avoir une peur viscérale d’être abandonnée par son mari essaye du mieux qu’elle peut de coller à l’image que l’on attend d’elle, la femme parfaite, en société. Tout est dans le paraître, les apparences et la peur du jugement des autres. Le tout oppresse et envahit le mental de cette dernière qui doit trouver des échappatoires pour évacuer la pression. Un personnage attachant avec lequel le lecteur partage de véritables montagnes russes émotionnelles. Jusqu’au chapitre final qui vous laisse sans voix et fait de « Mon mari » un énorme coup de cœur. Une révélation à suivre qui n’a pas finit de faire parler d’elle.
« Mon mari n’a plus de prénom, il est mon mari, il m’appartient. »
« Le lundi a toujours été mon jour préféré. Parfois il se pare d’un bleu profond et royal-bleu marine, bleu nuit, bleu égyptien ou bleu saphir. Mais plus souvent le lundi prend l’apparence d’un bleu pratique, économique et motivant, adoptant la couleur des stylos Bic, des classeurs de mes élèves et des vêtements simples qui vont avec tout. Le lundi est aussi le jour des étiquettes, des bonnes résolutions et des boîtes de rangement. »
« Mes mains sont toujours apparentes (jamais sur mes genoux). Je fais passer les plats par la gauche. J’attends que Louise me le propose avant de me resservir du poisson. Je laisse Nicolas remplir mon verre de vin. Je ne reprends pas de fromage. Le repas se termine, mes couverts sont parallèles sur l’assiette, ma serviette posée sur la table, j’ai pris soin de ne pas la replier. Ces règles je les connais, je les ai consciencieusement apprises, cela fait quinze ans que je les applique. »
Ma note : 10/10
Je vois passer pas mal de très bons retours, mais j’ai l’impression que ce sera trop malsain pour moi…
J’aimeJ’aime