
Résumé :
Un monde futuriste, mais pas si éloigné du notre. Des unités « MotherCloud » sont un peu partout et concentrent désormais la majorité des emplois. Ces dernières sont des entreprises de livraison de produits à domicile poussées au maximum de la productivité. Dans cet univers de folie, Paxton, un ancien chef d’entreprise, va tenter sa chance pour intégrer une MotherCloud.
Sa dernière chance d’avoir un travail, aussi ingrat soit-il. En arrivant, il va faire la connaissance de Zinnia, une jeune femme infiltrée pour percer les secrets industriels de MotherCloud et qui sera prête à tout pour réussir sa mission.
Mon avis :
Lors de sa sortie j’ai de suite été interpellée par le résumé plutôt alléchant de « MotherCloud ». Une vision intéressante et alarmiste de ce que nous sommes en train de créer dans cette course à la consommation. Et finalement, mon avis est plutôt mitigé. Dans sa globalité, je m’attendais à plus. Plus de choc, plus de révélations, plus de violence.
Beaucoup d’éléments sont prometteurs et mis en place sans aller plus loin. Par exemple, dès les premiers chapitres l’auteur évoque les fameux accidents du blackfriday qui ont permis à MotherCloud de faire encore plus de ventes. Le sujet est souvent évoqué sans plus de détails, plus de surprises. Sans trop vous en révéler, dans les derniers chapitres, j’ai enfin cru que j’allais assister à une énorme révélation que Zinnia découvre, pour au final être déçue. Et cela a été le cas tout le long, une succession d’idées pourtant bonnes que je n’ai pas trouvées assez abouties. Le tout dans un rythme assez lent, j’avais parfois envie de sauter des pages de passages inutiles. Je n’ai également pas été convaincue par les personnages dont j’ai été finalement indifférente tout le long de ma lecture. Cependant, cela n’est pas non plus une déception.
La vision de l’auteur est intéressante et mérite que l’on se pose la question sur nos propres actions, sur notre mode de vie de toujours consommer plus, de ne pas vouloir attendre trop longtemps un produit une fois la commande passée. Une frénésie de consommation intensive et immédiate. Un monde effrayant qui semble malheureusement en marche. J’ai aussi beaucoup apprécié le cheminement du personnage de Paxton, un homme résigné à travailler chez Cloud, je dirais même en colère contre son dirigeant, en partie responsable de son précédent échec professionnel. Puis au fur et à mesure, on le voit s’adapter, se conforter au moule, accepter sa condition jusqu’à même en être fier. Un bon exemple de notre situation, de notre manière de finir par se résigner à obtenir moins (salaire, taille du logement, conditions de vie etc.), jusqu’à s’en contenter, la trouver normale voir même mieux que d’autres personnes. Car si on réfléchit, on trouve toujours pire si on se compare. Une lecture donc en demi teinte pour ma part mais qui a le mérite de porter une réflexion dans l’air du temps.
« Votre service est terminé. Le prochain débutera dans 12 heures. Zinnia considéra sa montre avec un mélange de soulagement et de rancœur. C’est donc ainsi que les gens vivent, dans le vrai monde ? Elle était habituée à n’avoir que des dates butoir. À prendre les missions comme elles venaient. Mais avoir à pointer, ou, du moins, avoir une montre qui pointait pour elle, ne lui plaisait pas. Elle avait besoin de ses sept heures et demie de sommeil quotidiennes. Cela ne lui laissait que quatre heures et demie de temps libre – très peu. »
« Elle doit approcher de la fin de son service. L’algorithme est censé fonctionner de manière à te laisser assez de temps pour trouver ton article en marchant, le récupérer et l’apporter sur le tapis roulant, le tout à un rythme vif mais contrôlé, tu vois ? Dans les faits, c’est différent. Parfois, les scarabées ont déplacé les rayons. Parfois, le produit n’est pas rangé au bon endroit sur l’étagère, donc tu perds du temps à le chercher. Parfois, à la fin de ton service, tu passes la seconde pour que ta jauge remonte dans le vert. »
Ma note : 6/10
Toujours dans ma wish-list, mais il ne me semble d’un coup plus si prioritaire 😏
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